vendredi 10 février 2017

De quoi Pénélope est-elle le nom ?



Quand l’imbécile montre la lune, le sage se demande qui est au bout du doigt, et quel est le sens de son geste. Ainsi la silencieuse Pénélope et la meute de ceux qui hurlent autour d’elle, nous disent au moins trois choses.
Le Pénélopegate, c’est d’abord le retour du réel pour ceux qui feignent d’oublier cette évidence : tout corps plongé dans le pouvoir subit une poussée verticale de haut en bas, proportionnelle à la hauteur de la position qu’il occupe. En effet, dès qu’une position de pouvoir se prolonge dans le temps, l’individu qui s’y trouve doit posséder des vertus morales hors du commun pour résister aux tentations, arrangements, accommodements, optimisation, avantages, privilèges, opportunités, pour soi, sa famille, ses amis. Ainsi nos gouvernants ne sont ni plus ni moins « pourris » que la plupart d’entre nous, ce sont juste des humains trop humains.
Le Pénélopegate nous rappelle aussi opportunément que l’Etat n’est plus depuis des lustres le bouclier de la société contre « l’argent fort », comme disait Pierre Mendès-France. La frontière entre l’Etat et l’Argent est devenue totalement poreuse du fait notamment de la professionnalisation de la fonction politique : celui qui veut y faire carrière doit s’assurer des alliés puissants pour financer ses réélections et s’assurer un parachute et un matelas douillet en cas de chute, l’électeur étant notoirement instable, ingrat et imprévisible. Argent et Pouvoir ont toujours fait bon ménage.
Le Pénélopegate est aussi le signe éclatant d’une collusion entre la haute fonction publique, la justice et les médias qui étaient autrefois de vrais contre-pouvoirs indépendants de l’Etat et de l’argent fort. Or, quoiqu’on pense de la tartufferie du Chevalier blanc Fillon autoproclamé parangon de probité et de rectitude, et sans donner dans le complotisme à deux balles, le timing est trop parfait, et les fuites trop savamment distillées en goutte à goutte pour alimenter la machine à dézinguer les idoles, pour ne pas y voir une manœuvre.
Il ne reste plus qu’à se demander à qui profite le Pénélopegate. Voici, selon moi, l'hypothèse la plus convaincante : au mariage de l’argent et du politique qui exige le sacre du Chevalier Macron, adoubé par la haute administration dont il est issu, l’argent dont il est le représentant zélé et une grande partie de la Nomenklatura encartée au PS ou chez LR effrayée par la déroute annoncée de ses candidats. Une fois encore, on prend le peuple pour un tas d’abrutis, tant la manœuvre est grossière, mais hélas, mille fois hélas, la Gauche étant redevenue la machine à perdre d’avant le programme commun, la seule en mesure de l’empêcher se nomme Marine. Tremblez amis de la liberté et de la justice !

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