Quand l’imbécile
montre la lune, le sage se demande qui est au bout du doigt, et quel est le
sens de son geste. Ainsi la silencieuse Pénélope et la meute de ceux qui
hurlent autour d’elle, nous disent au moins trois choses.
Le Pénélopegate,
c’est d’abord le retour du réel pour ceux qui feignent d’oublier cette évidence :
tout corps plongé dans le pouvoir subit une poussée verticale de haut en bas,
proportionnelle à la hauteur de la position qu’il occupe. En effet, dès qu’une
position de pouvoir se prolonge dans le temps, l’individu qui s’y trouve doit
posséder des vertus morales hors du commun pour résister aux tentations, arrangements,
accommodements, optimisation, avantages, privilèges, opportunités, pour soi, sa
famille, ses amis. Ainsi nos gouvernants ne sont ni plus ni moins
« pourris » que la plupart d’entre nous, ce sont juste des humains
trop humains.
Le Pénélopegate
nous rappelle aussi opportunément que l’Etat n’est plus depuis des lustres le
bouclier de la société contre « l’argent fort », comme disait Pierre
Mendès-France. La frontière entre l’Etat et l’Argent est devenue totalement poreuse
du fait notamment de la professionnalisation de la fonction politique :
celui qui veut y faire carrière doit s’assurer des alliés puissants pour financer
ses réélections et s’assurer un parachute et un matelas douillet en cas de
chute, l’électeur étant notoirement instable, ingrat et imprévisible. Argent et Pouvoir ont toujours fait bon ménage.
Le
Pénélopegate est aussi le signe éclatant d’une collusion entre la haute
fonction publique, la justice et les médias qui étaient autrefois de vrais contre-pouvoirs
indépendants de l’Etat et de l’argent fort. Or, quoiqu’on pense de la tartufferie
du Chevalier blanc Fillon autoproclamé parangon de probité et de rectitude, et
sans donner dans le complotisme à deux balles, le timing est trop parfait, et les
fuites trop savamment distillées en goutte à goutte pour alimenter la machine à
dézinguer les idoles, pour ne pas y voir une manœuvre.
Il ne reste
plus qu’à se demander à qui profite le Pénélopegate. Voici, selon moi, l'hypothèse la plus convaincante :
au mariage de l’argent et du politique qui exige le sacre du Chevalier Macron, adoubé
par la haute administration dont il est issu, l’argent dont il est le
représentant zélé et une grande partie de la Nomenklatura encartée au PS ou
chez LR effrayée par la déroute annoncée de ses candidats. Une fois encore, on
prend le peuple pour un tas d’abrutis, tant la manœuvre est grossière, mais hélas,
mille fois hélas, la Gauche étant redevenue la machine à perdre d’avant le
programme commun, la seule en mesure de l’empêcher se nomme Marine. Tremblez
amis de la liberté et de la justice !
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