L’insurrection, ce n’est ni la révolte, ni la révolution.
La première se dissout dans l’indignation, qui rassure ceux qui l’expriment,
sans ébranler ceux qu’elle vise, la seconde dans la prise du pouvoir par de
nouveaux maîtres, qui ne manquent jamais de trahir les idéaux qui les ont
portés.
L’insurrection n’est ni une tempête émotionnelle
passagère, ni un changement de système de pouvoir, elle est de l’ordre de la
naissance : quelque chose se dresse, qui existait déjà en germe, qui
devait mûrir lentement avant d’apparaître au grand jour. L’insurrection c’est aussi
une résurrection, un retour aux fondamentaux, aux valeurs essentielles,
vitales.
Sentez-vous les prémisses de l’insurrection ? Certains
négatifs : perte de confiance dans le système de représentation, conscience
de la catastrophe écologique en cours, sentiment diffus d’un vide de sens,…
Mais d’autres positifs : multiplication des expériences de modes de vie
alternatifs, projets de convocation d’une assemblée constituante pour une VIème
République, montée en puissance de la notion de biens communs à protéger contre
la prédation capitaliste…
Dans cette période trouble, dont chacun sent confusément
qu’il faudra sortir d’une façon ou d’une autre, deux courants émotionnels opposés
se généralisent : d’un côté la colère, la défiance et la peur, d’un autre
la lucidité, la confiance et la joie. Si le premier l’emporte, un régime
autoritaire, nationaliste ou écologiste est possible, si le seconde l’emporte,
une démocratie réelle et une libération de l’emprise du capital sur nos vie
sont possibles.
Comment sentez-vous l’insurrection qui vient ?