Leonardo
et Leonarda sont dans un bateau, Leonardo di Caprio en première classe, en
croisière, un jour ici, demain ailleurs, au gré des opportunités, Leonarda du
Kosovo en troisième classe, assignée à résidence, un jour ici, demain ailleurs,
au gré des expulsions…
Vous
ne trouvez pas qu’ils ressemblent étrangement à des Roms, ces Kosovars ? Menteurs,
voleurs, profiteurs… bref, in-intégrables ? Nous y voilà ! On ne
demandera jamais à Leonardo de s’intégrer, son sourire lui servant de visa
universel ; a contrario, Leonarda aura beau sourire, elle est
définitivement in-intégrable.
Intégration…
terme dual : intégrer quelqu’un ou quelque chose, c’est le modifier pour
le faire sien, l’assimiler, mais aussi accepter qu’il nous modifie, et donc par
lui de devenir autre… Ainsi en est-il de l’intégration d’un savoir dans un
esprit, ou celle d’un étranger dans un pays… les deux cas impliquent un mouvement
de transformation réciproque. Or, en l’occurrence, la France, en panique
identitaire, est en crise d’intégration de ses musulmans, alors normal que les
Roms et les Kosovars ne passent pas. Aujourd’hui, comme toujours, les derniers étrangers
arrivés, servent de boucs émissaires : les coupables sacrificiels par
lesquels un groupe réussit à sauver son unité.