mercredi 27 février 2013

L'économie nous a-t-elle rendus schizophrènes ?



Le PDG de Titan, c’est le M. Sylvestre de la World Company, un bouffon cynique qui ne s’encombre pas de circonvolutions langagières pour appeler un chat un chat : les « fromages qui puent » - les Français – veulent à la fois être bien payés, en foutre le moins possible, et s’empiffrer comme les autres au banquet mondial du pillage général des ressources matérielles et humaines. La fierté nationale s’indigne face à une caricature aussi grossière : Comment osez-vous, le Yankee, critiquer les travailleurs français,  si « compétitifs », «  productifs », « innovants », etc… ?
Et s’il y avait, derrière la provocation haineuse, un fond de vérité ? Mais si l’homo gallicus voulait le beurre, l’argent du beurre et la crémière en prime, ne serait-il pas alors l’achèvement suprême de l’homo œconomicus, calculateur rationnel certes, mais écartelé entre les intérêts contradictoires de ses multiples personnalités - producteur, épargnant, consommateur, contribuable et usager :
-       Je veux être payé le plus possible, en travaillant le moins possible ;
-       Je veux que mon assurance-vie, mon plan retraite ou mon petit portefeuille d’actions, me rapportent le plus possible ;
-       Je veux consommer le plus possible, aux prix les plus bas possibles ;
-       Je veux payer le moins possible d’impôts tout en bénéficiant des meilleurs services publics.
Cette brochette de désirs, irrépressibles mais mutuellement incompatibles, fait-elle de nous, les individus adaptés, des schizophrènes économiques ?

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