jeudi 13 décembre 2012

Que puis-je savoir?


Que puis-je savoir ?
(Le film qui circule en ce moment et le verbatim intégral du film)
Cette question qui semblait avoir trouvé une réponse définitive avec le triomphe de la science, redevient cruciale dans le monde mondial, interconnecté, où le savoir universel se mêle au mensonge planétaire. Exercice pratique : les « chemtrails », rumeur née aux Etats-Unis, assertant l’épandage à grande échelle de produits chimiques par les avions, qui mêle une rhétorique scientifique, à une idéologie du complot mondial. Cas intéressant car les objections rationnelles paraissent impuissantes face à un discours qui possède deux atouts redoutables :
1)    Il s’autoalimente du soupçon généralisé envers toutes les institutions – Etats, gouvernements, scientifiques, médias,…
2)    Il repose sur un raisonnement simple et très efficace : l’abduction.
Soit A un fait - ici, l’élévation alarmante du taux de métaux lourds dans l’atmosphère. Soit B une explication possible de A jugée intéressante – ici, la mise en œuvre secrète d’un plan concerté à l’échelle mondiale, qui a deux justifications selon les orientations idéologiques, a) pour juguler le réchauffement climatique par la géo-ingénierie, b) pour éliminer une partie de la population surnuméraire, c) pour diffuser une drogue qui rendra les individus plus dociles,… De A et B, on en conclut que B doit être considérée comme vraie, tant qu’on n’a pas prouvé le contraire. Or allez prouver que quelque chose n’existe pas…
Comment sortir du cercle vicieux de ce raisonnement ?
Par le réhabilitation d’une éthique du scepticisme dont voici deux principes de base :
1)    Quand les spécialistes d’un domaine sont en majorité d’accord entre eux, aucun avis opposé ne peut être considéré comme certain par le citoyen ordinaire.
2)    Lorsqu’aucun consensus majoritaire n’existe chez les spécialistes, le citoyen ordinaire ferait bien de suspendre son jugement.