L’explosion en
vol de l’UMP et la remise du rapport Jospin de « rénovation de la vie
publique » remettent à l’ordre du jour la réflexion sur notre démocratie.
Ces deux évènements nous rappellent opportunément que la démocratie est un
système de gouvernement idéal – pouvoir du peuple, par le peuple, pour le
peuple – dont les gouvernements dits « démocratiques » se rapprochent
ou s’éloignent plus ou moins. Par ailleurs, la « démocratie de partis »
n’étant qu’une des multiples formes de démocratie, avec ses qualités et ses défauts,
l’actualité remet à l’ordre du jour une question dont la réponse ne va pas de
soi : qu’est-ce au juste qu’un parti politique ?
Plutôt qu’une
définition abstraite, il vaut mieux à mon avis procéder par comparaison avec
les trois principales formes de groupes humains constitués : l’entreprise,
l’Eglise, l’association, ou sous leur forme négative la mafia, la secte, le
clan.
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Les
grands partis politiques s’apparentent des entreprises dont le capital social s’évalue
en nombre d’élus. De ce point de vue la captation et la conservation des postes
de responsabilité sont l’essentiel de l’activité du parti ; les idées
politiques sont au parti ce que la communication et l’image de marque sont à l’entreprise,
enfin ces partis sont en concurrence sur le marché électoral face à des électeurs-consommateurs.
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Certains
partis s’apparentent à des Eglises, soit directement comme les partis d’obédience
religieuse, islamique ou chrétienne, soit de façon analogique, quand la Nation
sacralisée - par exemple – a tous les attributs du divin transcendant. La prise
du pouvoir prend alors l’allure d’un devoir impératif, et la propagande prend
celle d’une conversion de masse. L’adversaire ne peut être qu’un ennemi,
mécréant, traitre ou infidèle.
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Enfin,
certains partis ressemblent à des associations qui ont pour objet principal la
promotion d’une idée, ou la défense d’une catégorie sociale. Leur objectif principal
étant d’exister sur la scène publique, et de peser sur la discussion publique,
la prise du pouvoir ou la captation de postes n’estt pour ce type de parti qu’un
objectif secondaire.
A l’évidence,
seuls les partis du troisième type sont proprement démocratiques, car ils
alimentent la réflexion des citoyens et la discussion publique. Les deux autres
formes de partis représentent un affaiblissement voire une perversion de la
démocratie. Que pensez-vous de cette typologie ? A quelle forme rattacheriez-vous
nos grands partis ? Peut-on diminuer la places des partis politiques dans
notre démocratie ?