Les islandais
nous rappellent que la démocratie n’est pas une forme de gouvernement figée une
fois pour toutes. Ils nous rappellent aussi qu’à l’origine, il n’y avait pas d’équivalence
entre la démocratie et le gouvernement représentatif conçu comme une forme de l’aristocratie
ou de l’oligarchie. Ils nous montrent aussi qu’il est possible de régénérer la
démocratie, c’est-à-dire la re-vitaliser
et la re-constituer.
1)
Je
fais partie de ceux et celles qui pensent qu’il faut re-vitaliser la démocratie, car au moment où l’avenir paraît
particulièrement sombre, les partis de pouvoir, l’œil rivé sur les prochaines
échéances électorales, s’avèrent incapables de gérer le moyen et le long terme,
alors que les décisions cruciales se prennent de plus en plus loin des citoyens,
dans des conditions opaques où les lobbies d’argent jouent à plein. De ce point
de vue, la démocratie n’est plus qu’une forme moribonde vidée de sens, animée
par des politiques intermittents du spectacle, sans pouvoir réel sur le cours
des choses.
2)
Je
fais partie de ceux qui pensent qu’il faut re-constituer la démocratie,
autrement dit remettre en chantier la Constitution : les lois qui sont
au-dessus des lois, et au-dessus des politiques, les empêchant de devenir une
caste séparée du corps politique, une corporation parmi d’autres, ayant ses
intérêts propres, donc structurellement en situation de conflit d’intérêt. Or
il semble évident que les politiques ne peuvent pas eux-mêmes établir ces lois
qu’ils doivent redouter dans l’exercice de leur mandat.
Les 6 propositions
des 25 citoyens islandais ordinaires, élus en 2011 en assemblée constituante – réduite
depuis à n’être que consultative -, ont été soumises à un référendum le 21
octobre dernier, et acceptées par une écrasante majorité des suffrages exprimés.
Quel sens donner à l’écho quasiment nul de cet évènement dans les grands médias
français ? Les démocrates radicaux entendent ce silence assourdissant
comme un signe – de plus – que la coalition des pouvoirs politiques,
économiques et médiatiques n’a aucun intérêt à ce que les citoyens se mêlent de
leurs affaires, et s’intéressent de trop près à la politique, bref que la
démocratie se régénère comme pouvoir du peuple, par le peuple pour le peuple.
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