jeudi 3 mai 2012

Que faut-il faire des riches?


Dis-moi comment tu veux qu'on traite les riches, je te dirai pour qui tu votes. La kermesse électorale a au moins l'avantage de rappeler ce constat de base : les deux catégories extrêmes de la population, les pauvres et les riches constituent un problème pour la république. Que faut-il faire des riches ? Cette question se rapporte à deux autres :
1)    Qui est riche ?
2)    Quel(s) problème(s) posent les riches ?
1) Statistiquement, on parle de « hauts revenus » au-delà de 3000 € par mois et par personne. Les 1 % les plus riches touchent plus de 7000 € par mois et par personne mais les 0,01 % les plus riches, plus de 60 000 € par mois et par personne. Il y a des « working rich » - grands patrons, traders, footballeurs -, et il y a des rentiers. La richesse est donc une catégorie à bord flou, où l'on mélange tout et n'importe quoi.
2) Y a-t-il un péril « riche » - comme il y aurait un péril « islam » ou un péril « jeunes » ? Dans une société orientée vers la croissance de la production de richesses, l'augmentation du nombre de riches ne devrait-elle pas être considérée comme une bonne nouvelle ? La posture « anti riche » n’est-elle qu'un symptôme du malaise social, du ressentiment des « pauvres », ou de la bien-pensance de gauche ?
J'affirme que le problème est ailleurs : les riches incarnent la passion de l'argent qui détruit la planète, un modèle de la vie bonne qui humilie et pollue les esprits, la réduction de toutes les valeurs à une seule : le prix. Ils sont donc les vecteurs d'une grave violence symbolique. Or dans une république, l'État a seul le monopole de la violence légitime. Il doit peut-être limiter la richesse, sans doute être intransigeant avec les lobbies de l’argent, mais surtout soutenir et promouvoir les activités authentiquement « humanisantes » : l’art, la science, la culture, la politique.

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