jeudi 12 avril 2012

Être de gauche ou de droite, cela a-t-il encore un sens ?


Est-on de droite ou de gauche par atavisme ou par conviction ? Dans la grande lessiveuse politico-médiatique, tous les chats sont gris, les repères se brouillent : les ouvriers et les jeunes votent à droite, la bourse vote à gauche (voir le lien). Je fais partie de ceux qui pensent que l’offre politique en position de pouvoir se réduit au fond à un seul parti, social-libéral ou libéral-social - en gros l’alternance pour que rien ne change fondamentalement. Le reste se partage entre deux replis identitaires, l’un sur la France des français de souche – contre les immigrés -, l’autre sur la classe des « travailleurs » – contre les « riches » -, et une écologie politique en déconfiture.
Alors, être de droite ou de gauche, cela a-t-il encore un sens ?
Quand on me pose la question, j’affirme sans hésitation être « de gauche ». Pourtant je ne me sens vraiment proche d’aucun parti « de gauche ». Alors, plus qu’une adhésion pour un ensemble d’idées, je sens qu’il y a derrière ce vocable un profil « psycho-politique », une conscience aigüe des maux de notre société : l’injustice sociale et  la violence économique. « Être de droite », je ne sais pas ce que cela peut signifier - je ne me suis jamais senti « de droite ». Il s’agit sans doute d’un autre profil psycho-politique : une croyance à l’ « identité nationale », ou un désir de s’adapter à la « réalité » économique ? C’est un peu basique, j’en conviens, mais je crois que la gauche et la droite se ramènent fondamentalement à ces deux attitudes face au monde. Il y a sans doute aussi de plus en plus de gens qui ne se reconnaissent pas dans cette dichotomie : ils s’en foutent ou ils ont renoncé à l’idée d’un monde commun.
Ceci dit, ces profils psycho-politiques qui structurent notre pensée politique depuis des lustres, semblent dépassés face à cette aveuglante évidence : notre monde commun s’effondre, miné par la déliquescence de la démocratie, ravagé par l’universalisation du productivisme et du consumérisme. Il est urgent d’inventer autre chose.